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correction d’un examen des inspecteurs financière 2025 MEF

Dissertation :

En gestion les 3E se référent a l’efficacité l’efficience et l’économie pour le développement au Maroc les 3E peuvent être actuellement l’éducation l’eau et l’Energie 

Comment les finances publiques peuvent-elles mettre en équation les 3E de gestion et les 3E de développement au Maroc ?

Introduction

Les finances publiques constituent un levier stratégique pour assurer le développement économique et social d’un pays comme le Maroc, confronté à des défis multiples tels que les disparités régionales, le changement climatique et la transition énergétique. Dans ce cadre, les 3E de gestion — efficacité, efficience et économie — sont des critères fondamentaux pour optimiser l’utilisation des ressources publiques. Parallèlement, les 3E de développement — éducation, eau et énergie — représentent des priorités essentielles pour garantir une croissance inclusive et durable. Comment les finances publiques peuvent-elles concilier ces deux triades d’objectifs, souvent perçues comme divergentes ? Cette dissertation propose d’explorer cette problématique en deux parties :
1. L’application des 3E de gestion aux secteurs de l’éducation, de l’eau et de l’énergie.
2. Les défis et opportunités spécifiques au Maroc pour aligner ces deux triades.

Première partie : L’application des 3E de gestion aux secteurs de l’éducation, de l’eau et de l’énergie

Les finances publiques doivent intégrer les principes d’efficacité, d’efficience et d’économie pour maximiser l’impact des investissements dans les secteurs prioritaires du développement.

1. Efficacité : Atteindre les objectifs fixés

L’efficacité mesure la capacité des politiques publiques à produire les résultats escomptés.
• Éducation : L’efficacité se traduit par une amélioration de l’accès à l’enseignement et de sa qualité. Le Maroc a investi massivement dans ce secteur, avec un budget de 73 milliards de dirhams en 2023 (soit 5,9 % du PIB). Ces efforts ont permis d’augmenter le taux de scolarisation dans le primaire à 99,5 % en 2023 (Haut-Commissariat au Plan, 2023). Cependant, des lacunes persistent dans la qualité de l’enseignement, mesurée par des enquêtes comme PISA.
• Eau : L’efficacité repose sur l’accès universel à l’eau potable et la gestion durable des ressources hydriques. Le Plan National de l’Eau (PNE) vise à sécuriser l’approvisionnement en eau pour 100 % de la population d’ici 2030, un objectif ambitieux dans un contexte de stress hydrique (Ministère de l’Équipement et de l’Eau, 2023).
• Énergie : L’efficacité énergétique se manifeste par la réduction de la dépendance aux énergies fossiles importées. Avec le développement des énergies renouvelables, le Maroc ambitionne de porter la part des énergies renouvelables à 52 % de son mix énergétique d’ici 2030, un objectif partiellement atteint grâce aux infrastructures solaires comme la centrale Noor (Ministère de l’Énergie, 2023).

2. Efficience : Optimiser les ressources

L’efficience évalue le rapport entre les moyens engagés et les résultats obtenus.
• Éducation : L’efficience est mise à mal par la persistance d’infrastructures parfois sous-exploitées, notamment dans les zones rurales, où le taux d’abandon scolaire reste élevé (15 % dans le secondaire rural en 2023, selon le HCP). Une meilleure allocation des fonds vers la formation des enseignants et les outils numériques pourrait améliorer ces performances.
• Eau : L’efficience est compromise par des pertes importantes dans les réseaux de distribution (30 % en moyenne selon l’ONEE, 2023). Des investissements dans la modernisation des infrastructures permettraient de réduire ces gaspillages et d’améliorer le rendement des dépenses publiques.
• Énergie : L’efficience dépend de la capacité à produire de l’énergie à moindre coût. Le projet Noor Ouarzazate, bien que coûteux à court terme (2,5 milliards USD), promet une réduction des coûts à long terme grâce à l’utilisation des énergies renouvelables (MASEN, 2023).

3. Économie : Minimiser les coûts

L’économie vise à obtenir les meilleures ressources au meilleur prix.
• Éducation : Les partenariats public-privé (PPP) pourraient alléger la charge financière de l’État. Par exemple, la construction d’écoles par des acteurs privés, déjà expérimentée dans certaines régions, permettrait de réduire les coûts d’investissement initiaux.
• Eau : L’économie passe par des projets comme le dessalement, financé en partie par des prêts internationaux (ex. : projet de Casablanca, soutenu par la Banque Européenne d’Investissement, 2023).
• Énergie : L’économie est renforcée par la baisse des subventions aux combustibles fossiles (passées de 6,5 % du PIB en 2012 à 1,5 % en 2023, selon le FMI), libérant des fonds pour les énergies renouvelables.

Deuxième partie : Défis et opportunités pour aligner les 3E de gestion avec les 3E de développement au Maroc

Le Maroc doit surmonter des obstacles structurels tout en saisissant des opportunités pour harmoniser ces deux ensembles d’objectifs.

1. Défis structurels
• Éducation : Malgré les investissements, le système éducatif souffre d’un décalage entre les compétences produites et les besoins du marché. Le taux de chômage des diplômés atteint 35 % en 2023 (HCP), soulignant une inefficacité dans l’orientation des dépenses.
• Eau : Le Maroc est confronté à une pénurie hydrique croissante (650 m³ par habitant/an, contre 2 500 m³ en 1960, Banque Mondiale, 2023). Les investissements dans les barrages et le dessalement sont coûteux et leur rentabilité à long terme reste incertaine.
• Énergie : La dépendance aux importations (90 % des besoins énergétiques) expose le Maroc à la volatilité des prix mondiaux. La transition vers les renouvelables nécessite des financements massifs, mettant sous pression l’efficacité budgétaire.

2. Opportunités de synergie
• Réformes budgétaires : La budgétisation axée sur les résultats (BAR), adoptée depuis 2019, permet de lier les allocations budgétaires à des indicateurs de performance, renforçant l’efficacité et l’efficience dans les trois secteurs.
• Financements innovants : Les PPP et les fonds climatiques internationaux (ex. : Fonds Vert pour le Climat) offrent des opportunités pour financer les projets d’eau et d’énergie à moindre coût pour l’État.
• Digitalisation : La numérisation des services publics, via le programme Maroc Numeric, pourrait réduire les coûts administratifs et améliorer la gestion des ressources dans les trois secteurs (ex. : suivi en temps réel des réseaux d’eau).

Conclusion

Les finances publiques au Maroc doivent relever le défi de concilier les 3E de gestion avec les 3E de développement dans un contexte de ressources limitées et d’enjeux croissants. En appliquant les principes d’efficacité, d’efficience et d’économie aux secteurs de l’éducation, de l’eau et de l’énergie, le Maroc peut optimiser ses investissements tout en répondant aux besoins fondamentaux de sa population. Toutefois, des défis structurels persistants — disparités éducatives, stress hydrique, dépendance énergétique — exigent des réformes audacieuses et une gouvernance rigoureuse. Une approche stratégique, combinant rigueur budgétaire et vision à long terme, est indispensable pour assurer une croissance durable et inclusive.

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